Les sociétés de leasing sont des géants méconnus du monde de l’automobile. En France, c’est plus de la moitié (52 %) des voitures neuves qui sont désormais immatriculées via un contrat de leasing. Les sociétés de leasing ont donc une influence majeure sur l’évolution du marché automobile et sur les émissions de CO2.
Les sept sociétés de leasing qui dominent le marché
Un petit nombre de sociétés de leasing dominent le secteur. Les sept plus grosses sont Volkswagen Financial Services, ALD-LeasePlan (qui deviendra Ayvens en 2024), Arval, Leasys, Alphabet, Athlon et Mobilize Financial Services. Elles appartiennent à de grands constructeurs automobiles (Volkswagen, Stellantis, Mercedes-Benz, BMW et Renault) et à des banques (BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole).
Ensemble, ces géants du leasing gèrent un parc de plus de 9 millions de voitures à l’échelle européenne et sont à l’origine de plus d’un quart des immatriculations de voitures neuves (30,0 %) sur le continent.
Ces sociétés sont extrêmement rentables, avec des marges bénéficiaires de 12 à 50 % pour les plus grandes d’entre elles. Les bénéfices ont récemment dépassé le milliard d’euros pour ALD-Leaseplan (Ayvens) et Arval.
Des géants à la traîne en France
Le rythme de transition vers la voiture électrique des sociétés de leasing est trop faible : en France, ces sept sociétés de leasing affichent un rythme d’électrification inférieur à celui du marché. L’écart avec les ménages qui achètent leurs voitures via un crédit classique est encore plus frappant. Arval, ALD-Leaseplan (Ayvens) et Mobilize sont à la traîne en matière d’électromobilité sur leur principal marché.
La transparence des sociétés de leasing est par ailleurs médiocre. Elles ne partagent pas publiquement les informations associées aux nouvelles voitures qu’elles louent, ce qui complique le suivi des progrès en matière d’électromobilité.
Par ailleurs, le manque d’ambition climatique est évident : à ce jour, aucune société de leasing ne s’est fixée de date de fin de location de nouvelles voitures thermiques.
En raison de leur taille, de leurs moyens financiers et de leur poids sur le marché, ces sept entreprises doivent se doter d’un objectif de transition vers la voiture électrique et de sortie de la voiture à pétrole pour toutes leurs nouvelles immatriculations, d’ici 2028 au plus tard.
Quelles sont donc leurs performances individuelles en matière de mobilité verte ? Cliquer sur les images pour découvrir l’analyse de chaque société
Les sociétés de leasing surfacturent les voitures électriques qu’elles louent
Une étude de T&E a également montré que les sociétés de leasing surfacturent leurs clients pour la location de voitures électriques. En France, le loyer mensuel demandé par les sociétés de leasing pour une location de longue durée est en moyenne 56 % plus élevé pour un véhicule électrique (VE) que pour son équivalent thermique.
En effet, les loyers pratiqués ne tiennent pas compte des évolutions récentes du prix de revente des véhicules électriques sur le marché de l’occasion, qui constitue la principale variable utilisée par les sociétés de leasing pour fixer leurs prix.
T&E a analysé des millions de prix de véhicules d’occasion dans les cinq plus grands marchés automobiles européens (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Espagne) et les résultats montrent que le prix de revente des véhicules électriques se rapproche de plus en plus de celui des modèles thermiques. Et pourtant, ce rapprochement ne se traduit pas dans les offres de leasing : les devis obtenus par T&E montrent des différences très importantes de loyers entre modèles électriques et thermiques.
Avec cette campagne, T&E appelle les sociétés de leasing à changer de cap pour devenir de vrais leaders de la mobilité verte. Cela signifie :
- Cesser de louer des voitures thermiques d’ici à 2028 au plus tard ;
- En vue de l’atteinte de cet objectif, se fixer des objectifs intermédiaires ambitieux pour l’achat de véhicules électriques ;
- Prendre la tête du marché en ce qui concerne l’adoption des voitures électriques ;
- Améliorer la transparence concernant l’adoption des véhicules électriques dans l’UE ;
- Plaider publiquement en faveur de changements politiques qui encouragent et facilitent la transition vers l’électromobilité.
